Ce n'est pas tout d'avoir des rêves. Encore faut-il avoir le moyen de les réaliser. J'appris rapidement qu'avant de devenir Templier, ou même un simple Novice, il fallait que les chefs spirituels du camp me parlent. Ils avaient soi-disant besoin d'être impressionnés par mes exploits pour m'adresser la parole. Je tentai de leur parler avant d'avoir faire quoi que ce soit, mais ces idiots maugréaient et gardaient leurs bouches bien fermées.
Je dus prendre mes marques dans cet endroit un peu moins hostile que les autres. Récolter de l'herbe, sermonner un novice plus accro à la fumette qu'au travail, faire montre d'une spiritualité sans nom en jetant un sort. Ah, la magie, oui. La chose la plus chère au monde. Des parchemins qui s'usent et coûtent bonbon, une formation aux cercles de magie qui demande un lourd investissement, et des runes magiques inaltérables mais extrêmement chères. Non merci. J'appris aussi bien vite que les monstres du marais étaient extrêmement dangereux. Ils les appelaient "Requins du Marais". Pas besoin d'aller voir de plus près de quoi il retourne !
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Rester hors de portée est la clé. (scerg) |
La consécration vint finalement. Auparavant, je m'amusai à rentrer dans la forteresse et je remis la lettre aux magiciens de feu. Ils m'apprirent que Xardas, leur ancien maître, s'était éclipsé et ne jurait que par la magie noire. Information peu utile, j'avais d'autres chats à fouetter. Et surtout une robe de Novice à enfiler. Enfin je devenais quelqu'un. Mais j'espérais bien que mon choix avait été le bon. Mon but principal restait de fuir cette prison à ciel ouvert. Il faut aussi dire que cette robe me protégeait bien plus efficacement qu'avant. Et j'allais en avoir bien besoin, car on m'envoya à la vieille mine à la recherche de sécrétions. Celles des Rôdeurs de la mine, des créatures arachnides aux longs poils, faisant la taille d'un demi-homme et possédant de longues pattes acérées.
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Ma nouvelle tenue bien seyante. |
C'est à la vieille mine en effet que se retrouvaient les plus pauvres des prisonniers, sous la férule des gardes du Vieux Camp. Ils travaillaient plusieurs jours d'affilée dans cet endroit humide, plein de couloirs étroits et d'échelles, avant de rentrer se reposer un jour ou deux au camp, et peut-être claquer la paie reçue pour oublier l'espace d'un instant qu'ils sont exploités, grâce à notre fameuse herbe des marais. Triste vie. Plus triste encore, il arrivait que les rôdeurs les mangassent. Et c'est là que j'intervins. Je fouillai plusieurs caves, me débarrassai de la vermine, en profitai pour ramasser leur queue et leurs sécrétions, ce qui me permettait de faire marcher le commerce dans les camps, et j'arrivai finalement face à une énorme grille fermée. Le garde m'avoua qu'on avait condamné cet endroit de par le nombre astronomique de Rôdeurs qui s'y trouvaient. Mais ma mission devait bien évidemment se dérouler au-delà de ces solides grilles. Trop faible pour combattre le garde, je dus recourir à d'autres stratagèmes.
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Le moindre faux pas... (Weabb) |
J'allai trouver le chef des gardes. Il me donna une tâche que je résolus avec brio et m'autorisa à ouvrir la grille. Encore fallait-il convaincre le garde, encore une fois, en lui amenant trois Templiers. En effet, eux aussi étaient à la recherche de sécrétions pour la Secte. La présence de ces guerriers rassuraient les autorités et les mineurs. Etre un guerrier respecté, voilà mon objectif. Et j'eus vite l'occasion de le démontrer. La grille s'ouvrit, et mes quatre compagnons de fortune et moi nous retrouvâmes vite submergés par la masse de rôdeurs. Je me frayai un chemin à travers les cadavres des bêtes. Une gigantesque grotte m'attendait, avec son lot de couloirs remplis de monstruosités. J'arrivai à coup de masse devant la reine des monstruosités. Enorme, terrifiante, mais clouée au sol.
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La reine. Elle me fait encore frissonner. (scerg) |
Je l'affaiblis avec mes flèches, je lus mes parchemins magiques à haute voix et je la finis d'un coup de masse sur sa gueule énorme. J'embarquai les œufs remplis de sécrétion, et je me retrouvai à la grille, ovationné par les Templiers, ravis du dénouement. Les œufs sous le bras, je revins au camp que je pouvais appeler désormais "maison". Je me reposai sereinement, et j'allai voir le lendemain l'alchimiste Cor Kalom, le même qui m'avait donné ma robe de novice. Comme d'habitude, son dédain m'exaspéra. Je dus lui rappeler que tout service a un prix, et ce n'est qu'à contrecœur qu'il me fournit une potion susceptible d'améliorer mes capacités spirituelles. Il me donna tout de suite de nouvelles missions. Je le quittai, excédé, et je rejoignis le chef des Templiers. Il m'avoua avoir été impressionné, et je devins enfin un fier Templier ! Encore fallait-il que je me trouvasse digne de ce statut...
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