Vous rêvez de voir des guerriers se découper en hurlant ?
Vous aimez voir des héros partir de rien pour monter encore et encore ?
Vous adorez l’histoire chinoise et parmi elle la période des sept royaumes
combattants ? Alors il est fort probable que vous puissiez taper du pied à
votre tour en hurlant en lisant Kingdom, un manga écrit par Yasuhisa Hara
depuis 2006 et qui continue de grandir, de même que ses héros. Et attention,
information subsidiaire potentiellement inutile : au Japon, on met toujours
le nom avant le prénom, ce qui transformerait Isaac Asimov en Asimov Isaac.
Vive les détails inutiles !
Paix et amour ? |
I. Un peu de contexte
Nous sommes entre le Ier et le IIe siècle avant Jésus-Christ pour nous, Européens, et la Chine est très loin d’être unifiée. Les Zhou, une dynastie chinoise, sont censés avoir unifié la Chine jusqu’au IIIe siècle avant Jésus-Christ. En vérité, leur pouvoir est fortement délité avant leur chute définitive. Dans la « période des Printemps et des Automnes » (les noms chinois traduits ont toujours moins de classe) durant de -771 à -481, on observe une indépendance de fait de très nombreux petites états, jusqu’à plus d’une centaine en même temps.
J'ai rien trouvé de plus simple que cette carte Wikipédia. Oui j'ai honte. |
Après cette période de guerre permanente et de lutte pour le
pouvoir, sept Etats finissent par émerger : Chu, Han, Qi, Qin, Wei, Yan et
Zhao. Et la lutte sera féroce dans la « période des sept royaumes
combattants » qui finit en -221 par l’unification de la Chine par Qin.
II. D’accord, et alors ?
Figurez-vous que le protagoniste principal, dans la hiérarchie sociale chinoise extrêmement rigide, est mal barré dès le début : il est esclave. Mais dans quel royaume me direz-vous ? Qin pardi ! Et c’est là que nous voyons le potentiel de la chose.
Le héros principal a un objectif : gravir la hiérarchie pour devenir un général d’une armée quelconque, tenant entre ses mains les vies de milliers d’individus pour les précipiter au combat. Mais puisqu’un esclave n’aura jamais une telle chance, des circonstances exceptionnelles s’emparent du héros pour le plonger dans la tourmente et lui permettre tout simplement de devenir avant tout chose un simple citoyen, capable d’entrer dans l’armée.
Je vous ai prévenu, c'est violent. |
Le dessin, très sûr et très droit, est suivi par une
histoire alliant combats individuels, combats de masse, stratégie et politique.
Car c’est de l’unification de la Chine dont on parle. Attention toutefois, le
manga est un « seinen », c’est-à-dire un manga pour adultes :
les combats sont féroces, violents, sans concession. La palme revient aux
nombreux combats de masse où nous tombons dans la tourmente de la piétaille
comme de la cavalerie. Le réalisme cru et sauvage nous plonge dans les combats
meurtriers où le simple soldat n’a parfois pas d’autre choix que de mourir de
la plus horrible des façons.
Très violent. |
Nous suivons ainsi généralement plusieurs points de vue. Le
héros principal étant un esclave, il aura du mal à arriver au sommet, mais les
autres personnages ne sont pas en reste, à commencer par le jeune roi de Qin,
qui doit utiliser à bon escient stratégie et politique pour arriver à ses fins, et d'autres personnages pas toujours très commodes. Néanmoins, le héros principal est un peu trop impertinent et proche du sommet de la hiérarchie pour être réaliste, et les généraux extrêmement puissants, ne faisant qu'une bouchée de dizaines de soldats, suivant un discours selon lequel les généraux représentent la base de la victoire. M'enfin, c'est un manga, n'en demandons pas trop !
Le dessin, l’histoire, la violence, tous ces éléments ont créé un véritable succès commercial tant le manga a du succès du côté du Pacifique. En 2013, Yasuhisa Hara a même obtenu le « Grand Prix Culturel Osamu Tezuka » créé en l’honneur du patron et père spirituel du manga, responsable d’Astro le Petit Robot ou du Roi Léo (un monument de tristesse).
Sans plus de caractères, je vous conseille ce manga. Et juste ce manga. Car il n’y pas d’animé. Ou en tout cas d’animé digne de ce nom, je vous laisse quelques captures pour vous faire votre idée. Ou plutôt pour la défaire.
Vous êtes sérieux ? Vraiment ? L'époque de la PS2 est passée hein. |
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